vous avez dys...quoi ?

Publié le par martin-a-dys.over-blog.com

"Mais c'est quoi exactement la dyspraxie ?"

Combien de fois ai je pu formuler cette question avant que la dyspraxie n'entre dans notre maison ?

Combien de fois ai je pu entendre cette question dans notre entourage ?

Et qu'il est difficile d'y répondre clairement et simplement, tant ce domaine est vaste, complexe, alors qu'on se trouve devant un enfant comme les autres sans aucun problème apparant.

 

Les articles sont nombreux (vive internet !) pour expliquer ce qu'est la dyspraxie et ses troubles associés : dyslexie, dysphasie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie... ce qui a value à certains de les appeler "les enfants dys".

 

Je ne vais pas rentrer dans de grandes définitions pleines de mots savants qui lasseraient vite.

Lorsque que Martin est entré en 6ème au collège en septembre 2009, nous avons élaboré une petite brochure pour expliquer son trouble à ses professeurs mais aussi à ses camarades de classe. Le but était d'expliquer la dyspraxie dans des mots simples, compréhensibles et accessibles de tous. Le but de cette brochure avait pour but "d'expliquer" sans "stigmatiser".

 

Voici le contenu de cette brochure

 

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La dyspraxie ou le syndrôme de l'enfant maladroit

 

C'est une anomalie de la planification et de l'automatisation des gestes volontaires. Elle affecte chaque enfant dyspraxique de manière différente avec des troubles associés plus ou moins nombreux : hyperactivité, trouble du langage oral (dysphasie) et/ou du langage écrit (dysgraphie) etc...

 

La dyspraxie peut être causée par une maladie ou une lésion du cerveau (dyspraxie lésionnelle), ou bien être liée à un mauvais développement de certaines fonctions du cerveau (dyspraxie développementale) sans aucune affection médicale ou déficit mental, sans cause précisément définie.

Il existe différents types de dyspraxie : chaque type peut être isolé ou s'associer entre eux, et peut aussi être associé à d'autres troubles : dyslexie, dysphasie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie, hyperactivité...

Et chaque dyspraxie peut être trés prononcée ou plus légère.

 

Certains gestes de la vie quotidienne ont pour tout le monde été appris plus ou moins rapidement depuis le plus jeune âge, pour ensuite devenir "automatique", sans y réfléchir.

Par exemple, quand un enfant apprend à manger, il est trés concentré sur la tenue de sa cuillière, l'orientation de sa main, de sa bouche, etc...

Plus tard en grandissant, il n'a plus besoin de réfléchir pour manger, c'est un geste devenu automatique, ce qui permet de pouvoir parler ou écouter en même temps que d'être à table.

Un enfant dyspraxique n'arrive jamais à automatiser ses gestes, et doit fournir sans cesse une grande concentration et une grande attention, ce qui entraine une fatigue rapide.

Il conçoit bien les gestes mais n'arrive pas à les organiser ni à les réaliser de façon harmonieuse.

 

 

 

Dans le cas d'une dyspraxie dysgraphique (comme Martin), c'est l'écriture qui est le problème majeur.

 

Quand un enfant apprend à écrire au CP, il apprend :

- à tenir son crayon

- à modérer la force du crayon sur le papier

- à mémoriser la forme de la lettre à écrire pour pouvoir la reproduire

- à enchaîner les différents mouvements des doigts et du poignet pour enchaîner les courbes, les traits et les points

- à respecter les proportions des lettres et à suivre la ligne du cahier

 

Autant de gestes et de connaissances qui, en grandissant, deviennent rapides, automatiques, et aussi faciles que de manger ou faire du vélo.

 

L'enfant dysgraphique ne parvient pas à automatiser tous les gestes nécessaire à l'écriture. Ecrire lui demande de gros efforts de concentration et d'énergie, qui le pénalisent sur la réflexion des règles d'orthographe et de grammaire.

Pour lui, à chaque lettre qu'il doit écrire, c'est comme s'il l'écrivait pour la première fois, avec toute l'attention que cela demande quand chacun effectue quelque chose pour la première fois...

La production écrite reste souvent d'une qualité et d'une rapidité égale à un élève de CE1.

 

La dyspraxie n'est pas une maladie, on ne guérit pas,

mais on apprend à se débrouiller et à surmonter les difficultés.

C'est un handicap caché, invisible.

 

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Une fois que le diagnostic a été établi, Martin n'hésitait pas à expliquer à ses camarades de classe en primaire son "problème". Et il avait trouvé une petite phrase qui résume trés bien la dyspraxie :

 

"Mes mains n'arrivent pas à faire ce que ma tête comprend"

 

 

Bien vu Martin !

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